lundi 29 octobre 2012

Danse, et pas de deux.








Gaël dansait sur la musique. Ignorant les conventions qui aurait du le voir danser, sur le pas de deux, le rôle du prince Siegfried. Dans une androgynie totale, le garçon effectuait des pointes, défiant les lois musculaires masculines. Elyo, ébahi, croisa soudain le regard de Gaël qui cessa de danser. Ses talons heurtèrent le sol, et il se détourna, arrêtant la musique. Elyo se sentit bouleversé, et pour chercher à rattraper le coup, s'avança vers Gaël. Les yeux noirs de celui-ci suivirent les mouvements d'Elyo qui passa devant lui, et remit la musique depuis le début, abandonnant le livre sur une table basse. Un sourire étira les lèvres de l'anglais qui s'approcha du métis, le prenant par les épaules. Dans une sorte de jeu qui s'instaura entre eux, Gaël plaça Elyo au centre de la pièce, et se mettant derrière lui, lui intima de se détendre. Il prit les poignets métis de l'androgyne, et les soulevant, avec une douceur et une grâce innée, recommença à danser, intégrant Elyo à sa chorégraphie. Ce dernier, grisé par l'hypnose du moment, suivait du regard chaque déplacement de ce corps étiré vers le ciel, comme un ange: une musculature fine qui se dessinait sous les roulements d'une peau laiteuse, le soulèvement et abaissement des muscles,tendons, dans un ensemble frissonnant. Elyo devint un pantin, dans les doigts de Gaël, qui exécutant ses pointes, tourna autour de lui, sans lâcher ses mains ou son poignet, comme pour le faire accompagner son mouvement. Les minutes passèrent dans une apesanteur totale pour le métis, qui vit s'achever la danse, Gaël venant épouser la forme de sa poitrine, pour dans un dernier pas, venir glisser ses bras autour du cou d'Elyo, et tordre son corps sur le sien, ses yeux plongés dans les siens.
⁃ Arrête!
Violemment, Elyo brisa l'harmonie de la danse, et repoussant Gaël, sortit de la salle, furibond.

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mardi 25 septembre 2012

Concept du Kameleon.


« C'était il y a deux ans. Je me nommais Justin Kreis. J'avais quatorze ans. Je n'habitais pas Berlin, mais Lindenberg, une ville au sud. Suite au décès de mon père, par un cancer, je me suis mis à fumer. Puis, j'ai abandonné la clope, en quelques semaines, pour me tourner vers les aiguilles. C'était plus confortable... plus radical. J'avais décidé de m'enfoncer peu à peu dans la torpeur de la mort. En août, deux mois après la disparition de mon père, j'étais retrouvé un jour dans la rue, dans un état critique, après avoir fait une overdose. Quand j'ouvrais les yeux, trois jours plus tard, réellement conscient, je fus vraiment heureux de ne pas voir ma mère, mais un adolescent, brun, qui m'étudiait. Ses premières paroles furent « Espèce de petit minable. » J'ai compris que c'était lui qui avait appellé l'ambulance ou les secours, pour me transporter à l'hôpital. Milo Scheban. Brun foncé, au regard éternellement colérique, carré, mais aux mots caressants. Nous nous liâmes rapidement d'amitié. Il venait de Turquie, d'ascendance allemande, et venait redoubler dans mon établissement. Dès la rentrée, nous étions connus pour être inséparables. Pourtant, lorsqu'il fût, comme moi, entouré de nos camarades de classe, j'avais l'étrange impression qu'il me délaissait, pour ...imiter les autres? Je ne comprenais pas son attitude. Il cherchait inlassablement à s'attirer les relations amicales, et y parvenait presque à chaque fois. Moi, je le suivais, trop timide pour dire quoi que ce soit. Son amitié, soit dit en passant, m'avait retiré le goût de me piquer ou de toucher à une quelconque drogue...
Plusieurs mois s'écoulèrent depuis la rencontre entre Milo et moi. Un sentiment de colère grondait dans mon ventre, faisait naitre de jour en jour un caractère que je ne me connaissais pas. De timide et renfermé, impulsif, j'étais devenu observateur, vicieux... colérique. Comme si je m'imprégnais de Milo. Ce dernier eut un jour , en hiver, un comportement violent envers moi, me reprochant d'être jaloux. Ce jour là, nous étions sur la place, lui, moi, et environ cinquante autre garçons qu'il avait « recruté ». Les gens nous étudiaient rapidement avant de nous dépasser, peu désireux d'assisster à une bagarre, tandis que la tension montait dans notre rassemblement. Il répétait avec arrogance que j'étais faible. Que je ne pouvais le remplacer....
A l'instant où Milo prononça cette phrase, bien que je n'eus pas la moindre idée de ce que cela voulait dire, je sentit vraiment, mais vraiment un énorme ouragan de tristesse dans ma tête. Après tout ce temps... lui qui m'avait sauvé... me voyait donc comme un minable, malgré tous mes efforts pour lui plaire. Alors... j'ai laissé éclater quelque chose dans mon coeur. Si tu vas à Lindenberg, un jour, sur la place, en face de la Rathouse, il y a un énorme arbre. J'y est écrasé Milo, le soulevant de terre, devant ses acolytes. Et je lui ai gueulé dessus, en lui disant que j'étais ce que j'étais, et que personne ne pourrais m'empêcher d'être. Que je l'aimais et que son mépris m'étais inadmissible. Que j'avais changé, évolué, et qu'il ne pouvait pas se permettre de se croire au dessus de moi, quelques soient ses souffrances. Le regard que nous avons échangés ce jour là m'a clairement apprit que je n'étais plus un faible pour lui. JE ne voulais pas qu'il se trompe. L'important n'était pas ma force musculaire, le fait que je le soulève avec facilité, donc que je sois techniquement fort. Non. C'était que je me rebellais contre lui, contre ses dires, lui prouvant juste par cette action qu'il se trompait. Que je savais me battre contre les préjugés. J'aurais pu me taire, et baisser la tête, encore une fois à ses provocations. Mais je n'étais plus le gamin blond de la ruelle, avec une aiguille dans le bras, à moitié crevé. J'étais une partie de sa force. Et nous le savions tous deux. Alors... il m'a révélé une chose incroyable. Il m'a dit, le soir même, dans son jardin, qu'il était un Caméléon. Qu'il était l'unique survivant d'une organisation succéssive. Qu'il était le sixième représentant d'une jeunesse rebellée dans l'Allemagne. Cette organisation ne comptait que des garçons. Il y avait un chef, le Caméléon, et les séides. Ces derniers étaient tous récupérés dans un état désastreux. Que c'est un cercle vicieux, qui se répète tous les deux ans, dans ce pays.
J'entends encore la voix de Milo, qui avait un sourire et de la neige fouettant ses cheveux drus, me révèle tout ça. Me révèle que cette organisation, c'est lui, et que le but, c'est un suicide collectif. Et que je suis l'héritier, le septième. Il me révèle tout. Comment, par exemple, cette secte, organisation, rassemblement, donne le nom que tu veux, à vu le jour, il y quatorze ans. Comment nous ne mourrons pas, car chaque Caméléon, après avoir été dôté du titre, met tout en place pour redoubler une année, et donc, garder la tranche d'âge des quatorze, quinze ans. Comment lui est devenu Caméléon. Comment je le suis devenu, devant tous les garçons qui finalement étaient devenus mes frères. Comment nous nous sommes aimés, tous.
...Comment un soir, ils sont entrés dans une forêt, avec de la poudre et des bouteilles d'eau, et n'en sont jamais ressortis.
Ce soir là, j'avais été enfermé par Milo dans un cagibi du Gymnasium. Le temps qu'on me retrouve, ma famille sprituelle; Milo et tous les autres n'étaient plus avec moi. M'avaient abandonnés pour s'envoler, via une inhalation collective d'un poison. La police ne sut jamais que j'étais avec eux, et donc, je ne subis aucun interrogatoire. Personne ne comprit jamais pourquoi ce suicide collectif, de quatre vingt vingt dix sept garçons eut lieu. Quels étaient leurs motifs? Les familles furent interrogées, la ville fouillée de fond en comble. Mais il ne mirent pas la main sur moi, car j'avais déserté les lieux le soir même. Après un mot à mes grands parents, leur expliquant que j'avais décidés de fuir cette ville hantée, je gagnais Hamburg, en stop. Je gagnais la liberté de mon corps, de mon devenir. C'est ce que je croyais. Pendant un an... pendant un an, j'ai vécu sous le souvenir des yeux de Milo, m'ordonnant de reprendre la chaine. Je crois que tu ne peux pas comprendre la douleur, la souffrance qui me déchiquetait. Je voulais me péter la gueule, m'envoyer en l'air, me verser de la Javel dans le crâne. Tout, tout pour échapper à la torture de cet amour disparut et de cette torture de culpabilité. Pourquoi j'avais pas le droit de mourir? Pourquoi eux, malgré nos souffrance commune, ils avaient eu la chance de crever, et pas moi? Pourquoi je devais vivre alors que je n'avais plus le moindre repère? Pourquoi il était parti, s'était envolé sans moi? Je l'aimais... je les aimais de ce même amour. Et ces sales connards sont morts, un jour, sans moi. J'avais partagé pendant une année complète la vie de quatre vingt dix sept ados, dont Milo, et nous nous étions aimés. Tous ensemble, notre autocratie personnelle, qui nous poussait d'un sentiment tellement merveilleux, ravageur. Avoir le plaisir de vivre... de vivre pour quelqu'un d'autre que toi. Je les aimais. Chacun d'eux. Et je savais qu'un jour, cela se produirait. Et quand c'est arrivé... je n'étais pas près. De vivre. Car c'était la dernière volonté du sixième Caméléon. En aucun cas je ne devais briser la chaine. Etre caméléon... c'est accepté de vivre en hurlant de souffrance parce qu'on t'a arraché les boyaux. Parce que ton coeur est vide de tous ceux que tu aimais. Je suis Caméléon. Le septième. Lorsque je t'ai vu... j'ai soudé le huitième maillon. »

Sa voix était calme. Pourtant, devant tous, avec tous, Justin laissait des larmes couler sur ses joues pâles.

lundi 24 septembre 2012

... ?

Juste une remarque: je n'ai pas la moindre idée de la raison de la mise en page de l'article "Gaël" et "Willan"... voilà...

Sevan.




Le depart de l'ameby *BenoitPaille

 

 

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Andy ne rouvrit pas directement les yeux. Il savait que ses deux cadets avaient vus Sevan, et que ce dernier approchait. Il profitât de ses dernières secondes d'ignorance pour l'imaginer encore. Essayer, peut être, de deviner sa couleur des yeux, ou de ses cheveux. La forme de ses mains, l'esquisse de ses doigts. De la cathédrale s'approcha un roulement incessant, irrégulier. Andy souleva ses paupière, fixant au bas des marches.
Le skate roulait doucement, se dirigeant vers eux. La rotation des roues, bien que persistantes, était gênée par le dallage encerclant le bâtiment religieux.
Il portait une large veste noire, descendant jusqu'à ses hanches, à la capuche rabattue sur son crâne. Une écharpe de soie sombre, à connotation féminine, venait se perdre dans les replis de cette veste, masquant la gorge et le bas de son visage, alors que son regard était camouflé par le port de lunettes de protection d'aviation. Le skate vint doucement perdre de sa vitesse aux bas des marches de marbre. Posant directement son pied au sol, ses doigts glissèrent de sa poche, révélant un poignet osseux, cerclé par un bracelet clouté. Dans sa main, un portable, qu'il activa, et sans mot dire, double cliqua sur une touche. Le portable d'Andy se mit à sonner dans la poche de ce dernier, et surpris, ce dernier l'en sortit. Le skateur coupa court à la communication, et rangeant son portable dans sa poche, récupéra son skate, qu'il glissa sous son bras, montant une marche.
Andy était tétanisé. Par la peur. Ce garçon ne lui inspirait pas confiance. Non ; il ressemblait trop à... trop à un serpent. Etait trop sombre. Trop maléfique, peut être. Ses yeux, rétrécis comme des fentes de chat, il étudia Sevan, ce dernier se postant devant eux.
L'immobilisme était certain. La main blanche de Sevan quitta sa poche pour venir abaisser l'écharpe, et ils notèrent la présence du sourire qui étirait ses larges lèvres pâles. Vincent se leva, et tendit la main ; ce fut un déclic, qui détendit l'air. Sevan et Vincent se serrèrent la main, et le nouvel arrivant s'assit près d'eux, abaissant ses lunettes de protection, sa capuche, et son écharpe, qu'il détendit sur ses épaules. Les trois garçons étudièrent son crâne rasé, l'étrange absence de sourcil, et son regard vert.

- Je fais si peur que cela ? Demanda alors Sevan, brisant pour la première fois le silence.


Il avait une voix aux intonations moqueuses, dont le rire perçait chaque mots. Cependant son visage avait conservé une gravité qui contrastait à l'éclat de joie scintillant au fond de ses prunelles vertes. Ces dernières n'avaient pas de couleur fixe : dans la luminosité du jour il était impossible de décerner si les yeux étaient foncés ou clairs. Ils constituaient un regard qui avait hypnotisé Andy. Les yeux de Sevan coururent sur le visage de ce dernier

- Andy ? Chess?
Yeah, confirma le brun en tendant la main.
Sevan n'étudia même pas la main qu'on lui présentait, fixant seulement le visage fin de son homologue avec une certaine insistance qui fit baisser les yeux noirs. Alors seulement, les doigts de Sevan accrochèrent ceux d'Andy, et les soulevant, les porta à la hauteur des lèvres de ce dernier, qui baisa doucement la paume de ce dernier dans un baise-main convainquant. Etienne remarqua que les ongles de Sevan étaient peints en noir, tandis que ses doigts se rouvraient, pour délivrer ceux d'Andy.

- Ravi de te rencontrer... pour de vrai.

Andy ne répondit rien, hésitant entre rire ou pleurer. Etienne détendit l'atmosphère en sortant de son sac les sandwichs, qu'exhibant sous le nez de Sevan, il proposa à tous. Le visage anguleux de Sevan se tordit dans un sourire presque acéré : il ricana.

Gaël.

Deviantart, neige, de therealdollyfrikka.




http://fc08.deviantart.net/fs70/i/2011/017/b/5/neige__by_therealdollyfrikka-d37ezkh.jpg


La première fois que tu es né, Gaël, tu n'avais pas de nom, ni de visage. Seulement une couleur, et c'était celle du sang. Celle de la vie. 

 

 

 

Gaël est au début un personnage presque adulte. Un enfant psychopathe, intelligent et coincé dans son corps d'adolescent, alors que sa maturité d'animal éveillé cherche par tous les moyens à se faire admirer aux yeux du monde. Il est un garçon à la peau très blanche, aux yeux noirs, aux longs cheveux rouges. Il sourit, mais ce n'est pas par joie, uniquement par moquerie. Il danse, mais ce n'est pas pour les autres, c'est pour lui. Comme le Néron de Corneille, je qualifie Gaël de "monstre naissant". Je sens qu'avec ce personnage, je tiens ce que je ne parviendrais peut-être jamais à attraper. 

Gaël est deux. Il y a le Premier. Celui qui a porté le nom, la couleur, l'esquisse de l'être. Il est aussi important que le second, car loin d'être un "brouillon", il est l'âme la plus vieille de ce personnage. Il est cet adolescent moqueur et tueur qui ne vit que pour le plaisir, que par la peur, que dans l'angoisse et le désintérêt. Il est une ombre qui enveloppe le Second, et s'ils ne sont pas très différents, ils ne sont pas identiques.


Gaël Premier est le blanc, Gaël second est le noir. Dans ma tête, le Second s'habille plus facilement avec des vêtements sombres, et la nuance vient uniquement de là. Ils sont comme deux pièces d'échec; dont seule la couleur diffère. 

Pour Gaël Premier, Gaël que l'on découvre dans Entrelacs, le récit d'Elyo, je me suis vraiment inspiré du son "Cathar Rythm", du groupe Era. Je voyais, dans cette chanson, des images sauvages: de sable, de danseurs à la peau peinte en rouge et en jaune, de la poussière dans les branches d'un arbre mort et sec, et la chaleur écrasante d'un désert doré. Et le scorpion. Le scorpion, noir, petit, dangereux. Cet animal correspondait parfaitement à l'image que je me faisais de Gaël Premier. Je voyais dans cette silhouette toute l'animosité retenue de ce personnage, son éternel profil de prédateur. Gaël premier était à l'image du scorpion dans le désert: chaud, dangereux, là. 

En cours de route, j'ai du changer l'histoire. Abandonner mes personnages. 

Abandonner l'émotion ressentie lors de l'écriture avec Gaël.

Le temps est passé. 

L'histoire a reprit, et je me suis à observer ce Gaël. Sans le toucher, sans plus rajouter un seul mot à ce qu'il était déjà. Je me contentais de l'observer au travers de mes autres personnages; Elyo, Willan, Iudhaël... Il y avait ce blocage. Ce personnage qui était devenu tellement important dans ma tête, mais qui, sur papier, n'arrivait pas au niveau estimé. Je cherchais à comprendre. Gaël, je ne voulais pas le transformer, je ne voulais pas y toucher. J'avais l'impression qu'il était cette pierre, polie, sculptée, à abus, et que si j'y touchais encore un tout petit peu, j'allais la faire s'exploser. 

 

L'idée est née de recréer un autre personnage. Totalement différent, mais avec le même nom. Le soir, j'y ai réfléchi dans mon lit, sans rien écrire. Simplement réfléchir. Je cherchais qui pouvait bien être ce deuxième Gaël. Je lui cherchais un visage, un âge, une histoire... Presque automatiquement, les yeux noirs, la peau blanche, et les longs cheveux rouges sont venus façonner une silhouette encore inconnue. Ce n'était pas "malgré moi", mais j'obtenais avec ce nouveau personnage un enfant qui était la copie conforme, -certes plus jeune-, de mon premier Gaël. Seulement, ce n'était pas lui. C'était un autre. Je ne voulais surtout pas qu'il devienne, ou redevienne le Gaël Premier, que j'avais créé pour Entrelacs. L'histoire en elle même ayant changé, je devais adapter mon personnage au nouveau cadre établi, et refaire un Gaël Premier n'aurait pas collé. Donc, j'ai cherché à créer un personnage "froid", puisque Gaël Premier était "chaud". Si ce dernier avait été un scorpion-un désert-le sable (notion de chaud), il fallait que Gaël Second soit quelque chose de froid. J'hésitais sur la notion du serpent... qui lui est finalement resté, jusqu'à un certain point! J'ai commencé par recopier légèrement l'histoire de Gaël Premier: un garçon accompagné d'une intelligence artificielle, car sans éviter de répéter la même histoire, il me semblait naturel qu'ils aient ce point commun, en plus du nom et du physique. Donc comme Gaël Premier, Gaël Second était accompagné de Thanel. 

Cependant, contrairement à son "ascendant", Gaël second acceptait la présence de Thanel. De ce fait, j'ai pu créer un jeu beaucoup plus facile, beaucoup plus ouvert. Si Thanel était le complice de Gaël, et que ce dernier ne le refusait pas et lui faisait confiance, je pouvais partir sur une idée totalement différente, qui me permettait ainsi de différencier mes deux personnages. 

Ensuite, j'ai commencé à écrire la vie de ce garçon que je voulais aussi différent de Gaël Premier que des jumeaux Spirtyan. Il fallait qu'il ait une position sociale aisée; qu'il soit bourgeois. Que ses parents habitent dans une grande maison, et qu'il n'ait aucune difficulté économique. En plus de cela, il est anglais. Il déteste ses parents. Il déteste sa vie. Il est vraiment haineux à l'égard du cadre de vie dans lequel il se retrouve cloitré. Malgré tout ce qu'il a, il manque de liberté, et il déteste cela. Il manque aussi d'amour. C'est le point conducteur de ce personnage. 

Gaël est victime d'une tentative d'inceste. 

Cette nuit là va déclencher le mécanisme de tueur qu'abritait ce personnage. Je ne le savais pas moi-même. J'ai écrit sans réfléchir, sans chercher à construire la suite de mon récit: j'ai laissé mon personnage vivre par lui même, et les actions se sont déroulées les unes derrière les autres, sans le moindre problème. Gaël se bat. Gaël ruse. Gaël triomphe. Gaël tue. Pourquoi? 

Parce qu'il avait en lui ce potentiel du Premier Gaël. Je ne voulais pas faire de lui un psychopathe. J'ignorais qui était ce personnage. Mais il s'est découvert de lui même, et c'est lorsqu'il tue sa famille que je commence à comprendre qui est cet être. Je me place comme une observatrice, et je l'oriente doucement, en attendant qu'il recommence. Cela ne tarde pas: et lorsque je parviens à faire se rencontrer Elyo/Willan/Gaël, je sens qu'il va y avoir entre les trois une alchimie que je n'avais pas prévue. L'idée de créer ce triangle est alors très excitante, parce que je ne sais pas quoi faire, et en même temps, j'ai un milliard d'idées. J'écris, je note, et des centaines de remarque s'alignent sur ces trois-là. "Et si Gaël décidait de tuer Willan." "Et si Gaël était le premier de la classe." "Et si Elyo et Willan se battaient contre Gaël." "Et si ..."

L'idée de les faire s'allier se garde. Et de côté, je place l'idée de faire d'Elyo et de Gaël un couple. Le couple gay me dérange, c'est la première fois que j'écris ça, et j'ai un peu peur. Mais ça colle bien avec mon désir de petite fille "d'écrire un jour une histoire où ce serait la princesse qui sauverait le prince, parce-que-il-y-en-a-marre-que-les-filles-soient-toujours-celles-àsauver..."

Gaël, contrairement à Elyo, est un génie qui utilise son potentiel intellectuel. Il parle 6 langues, et est un expert en biotechnologie. (don qu'on ne découvre qu'à partir du second tome). Il utilise à son avantage le profit que représente Thanel: Gaël sait qu'il ne peut pas tout faire, mais avec l'aide de Thanel, il parvient à accomplir des choses qui lui fournissent de considérables bénéfices. (par exemple, couper l'électricité de tout un quartier à une heure précise, de manière à s'enfuir d'une scène de crime, tout en se procurant un alibi). 

Il est plus jeune que les jumeaux, mais il y a entre eux trois ce sentiment de rivalité, un peu comme "qui sera l'ainé de nous trois?"... Il retrouve en Willan un adversaire intellectuel très coriace, et en Elyo, il va découvrir l'attirance, et l'amour.

Willan

Its hard to be a man by ~ChaoticaConcept

 

"willan" en ancien anglais, est le verbe "vouloir". Dans ce personnage, il y a le lègue de toute cette volonté qui jonche Entrelacs-Handschrift. Willan est un personnage important, car à lui seul, il est ce que les "principaux" ne peuvent pas être. Il est le témoin et le spectateur averti de ce que ne peuvent observer Elyo ou Gaël. Il est aussi l'exact inverse d'Elyo, et comme une caméra, plonge dans ce qui est inaccessible à ce dernier.

En plus d'être fier et intelligent, Willan a cette force, un peu identique à celle d'Elyo; comme si c'était un point commun de plus, mais qui diffère pourtant de par son utilisation. Willan dégage cette aura de sûreté tranquille; comme un lion qui veille. Il est puissant, et il le sait, mais n'en abuse pas. Et ce, peut-être contrairement à Elyo, qui fait exploser cette force uniquement lorsqu'il est agressé, lorsqu'il est nerveux, et se sent en danger. Willan gère mieux ses sentiments, et son caractère réfléchi en font un stratège précis. Plutôt affable des femmes, Willan est un charmeur, mais qui, sans forcément chercher à collectionner les partenaires, à la côte auprès de ces dernières. Cependant, lorsqu'il trouvera sa moitié dans la personne de la jeune Kiara, une rousse au tempérament de feu, qui saura faire plier le jeune homme. 


Frère jumeau monozygote d'Elyo; Willan est androgyne. Pendant le premier livre, son corps, en pleine puberté, et donc construction, ne le dérange pas particulièrement, même s'il note "qu'au lieu de se muscler, il s'assouplit". Cependant, à partir du deuxième tome, ce corps aux hanches trop arrondies, au creux des reins trop affirmés va l'exacerber au plus haut point, et un violent ressentiment naîtra de ce complexe.